Questions pour des champions !!
Mardi 2 avril 2019, les 6e2 et les 6e6 du collège Anatole France se sont rendus à l’espace Nelson Mandela de Clermont-Ferrand, pour rencontrer les CM2 des écoles Jules Ferry de Cébazat et Jacques Prévert de Clermont-Ferrand, et participer à un jeu : « Questions pour des champions ! ».
Chaque classe avait auparavant choisi 4 champions pour la représenter. Ceux-ci avaient lu les 12 romans, inspirés de la mythologie gréco-romaine, choisis pour ce rallye, et s’étaient entraînés à répondre à des questions portant sur ces livres.
Nos 8 champions ont épaté tous les enseignants présents par leur connaissance de la mythologie, en particulier les 6e6 qui sont parvenus en finale. Quant aux autres élèves venus encourager leurs champions, ils se sont largement prêtés au jeu en essayant eux aussi de trouver les réponses aux questions posées sur les livres qu’ils avaient lus.
Ce fut un bon moment, entre jeu et compétition, autour des plus célèbres héros et dieux de la mythologie : Zeus, Prométhée, Romulus et Rémus, Ulysse, Achille, Jason, Hercule, Œdipe, Dédale, Thésée et même le cheval ailé Pégase. De quoi avoir envie de découvrir encore d’autres histoires aussi formidables que celles-ci !
Le conte des 6e2 : Oscar et le coeur de pierre
Oscar et le coeur de pierre
Il était une fois, un jeune homme qui était très timide ; il s’appelait Oscar. Il habitait dans une petite maison au beau milieu de la forêt ; dans leur langue, les singes l’appelaient souvent Os. Les parents d’Oscar l’avaient abandonné car ils n’avaient pas assez d’argent pour le nourrir. Oscar vivait dans la pauvreté. Il ne sortait que rarement de sa maison, car les singes l’aidaient à se nourrir et aussi le protégeaient contre les prédateurs. Il avait même appris leur langue et pouvait discuter avec eux.
Un jour qu’Oscar se promenait dans la forêt pour trouver du bois, une étrange chimère tomba du ciel : elle était effrayante avec ses pattes d’araignée, sa tête de cheval et son corps de taureau. Elle lui dit :
« J’ai une quête à te confier, Oscar.
Ce dernier lui répondit : - Comment connais-tu mon nom ?
La chimère rétorqua : - Je sais bien des choses, mais revenons-en à ta quête. Ma maîtresse a besoin d’une pierre mystérieuse. Elle te confie cette mission car elle n’a confiance qu’en toi !
- Pourquoi moi ?
- Car elle t’observe depuis que tu es né. Elle a remarqué que tu as le goût de l’aventure ! Vas-y et tu seras bien récompensé.
- Et comment saurai-je où est cette pierre ?
- Va toujours droit devant toi et tu la trouveras. »
Oscar traversa le pont sacré avant d’arriver dans la forêt sombre. Il s’arrêta devant un chêne puis la terre commença à bouger sous ses pieds. Il recula de quelques pas et un vieux sage barbu apparut. Il était de taille moyenne, avait un chapeau bleu et sur son épaule, on pouvait voir un corbeau. Oscar, malgré sa peur, s’approcha du vieux sage.
« Que veux-tu ? lui demanda ce dernier.
- Je suis en mission et je dois trouver une pierre mystérieuse.
- Cela me semble difficile. Il te faudra aller au fond de l’océan obscur combattre un dragon gigantesque. Son nom est Pokaï. Il peut lancer des ultrasons, créer des tourbillons, sa queue est tranchante et il peut voir très loin pour savoir où tu es. Tiens voici une branche, une pierre et une feuille, ajouta le sage.
- A quoi cela me servira-t-il ? lui demanda Oscar.
- En cas de besoin, lui rétorqua le sage, tu lanceras un des trois objets : il se transformera en ce que tu voudras. Un dernier conseil : le point faible du dragon sont ses yeux. »
Oscar continua sa quête de la pierre mystérieuse. Quelques jours plus tard, il arriva au sommet d’une falaise. En-dessous se trouvait l’océan. Oscar comprit qu’il fallait qu’il saute dans l’eau pour récupérer la pierre. Il lança le bâton et celui-ci se transforma en branchies qui apparurent derrière les oreilles d'Oscar.
Celui-ci plongea et arriva au fond de l’océan, devant une épave : il ne voyait rien car l’eau était noire et obscure, il sentait des choses le frôler. Peu à peu, il parvint à distinguer ce qui l’entourait : il vit des squelettes qui bougeaient. Quelques-uns avaient des membres en moins. Leur tête oscillait avec le courant. Des crabes sortaient de leur bouche. Des centaines de méduses tournoyaient autour du mât du bateau. Soudain, un syphon apparut devant le gouvernail et le dragon surgit ! Il avait d’énormes yeux rouges et des palmes à la place des ailes. Il mesurait environ trente mètres de haut. Pour faire peur à Oscar, il montra ses dents : elles étaient plus grandes qu’un homme.
Oscar lança la feuille devant lui et elle se transforma en une solide épée à double tranchant. Il essaya d’en donner un coup au dragon, mais ses noires écailles étaient trop dures et il ne réussit même pas à l’égratigner. Pour se venger, la grosse bête fit sortir un jet brûlant qui arriva sur Oscar. Celui-ci recula mais il tomba et se brûla le bras. Le héros était très énervé et il se lança sur le dragon. Pokaï se retourna et le mordit. Oscar perdit un doigt. Il écorcha le ventre du dragon. Ce dernier lui donna un coup de griffe. Oscar essaya d’esquiver mais le dragon le blessa près de l'arcade. L’eau n’était maintenant plus noire mais rouge, pleine de sang. Le dragon arracha le mât avec ses palmes et le lança sur Oscar. Pokaï pensa que son adversaire était mort, mais il s’était jeté dans un trou dans la coque du bateau. Oscar lança la pierre : elle se transforma en arc et en flèches. Le jeune homme arma son arc et tira par surprise sur Pokaï. La flèche l’atteignit au cou. Elle y creusa un trou. Le dragon hurla de douleur.
Oscar se rappela ce que lui avait dit le vieux sage à propos du point faible du dragon : ses yeux. Il tira une seconde fois et réussit à atteindre la cible qu’il visait. Un ultrason sortit de la gueule du monstre. Oscar fut propulsé à des dizaines de mètres. Il arriva sur un rocher et son dos craqua. Il perdit connaissance quelques secondes. Quand il rouvrit les yeux, il vit le dragon s’effondrer, mort, la flèche profondément enfoncée dans son œil droit.
Oscar venait de vaincre le dragon quand, soudain, une lueur jaillit de la poitrine du monstre. D’un seul coup, la chimère apparut à ses côtés et lui dit : « La pierre est le cœur du dragon. Seul celui qui a vaincu le monstre peut la récupérer !
Alors Oscar plongea sa main dans la poitrine du monstre, en sortit la pierre et regagna la surface de l’eau en la brandissant. Dès qu'il atteignit la surface, ses branchies disparurent et ses blessures guérirent.
La chimère le rejoignit et s’écria : « Félicitations, tu as accompli un grand exploit !
Oscar répondit : - Oui. Retournons au pays ! »
Lorsqu’ils furent rentrés, ils se rendirent chez la maîtresse de la chimère. En chemin, Oscar lui demanda à nouveau : « Qui est ta maîtresse ?
La chimère répondit : - Ouvre la porte et tu verras.
- C’est ici ?
- Oui.
La porte s’ouvrit et Oscar s’écria : - Maman !!! »
Celle-ci lui expliqua que le vieux sage l’avait punie d’avoir abandonné son fils, en la condamnant à rester prisonnière dans cette maison et à devoir contraindre Oscar à tuer le dragon. Elle demanda à son fils s’il voulait bien lui pardonner. Celui-ci lui répondit que oui et aussitôt la chimère se transforma en le père d’Oscar ! Le vieux sage avait inventé cette punition pour lui, et seul le pardon de son fils pouvait annuler le mauvais sort.
Oscar avait ainsi retrouvé ses parents grâce à la pierre, mais ne voulut pas retourner vivre avec eux. Il revint vivre dans la forêt avec ses amis les singes, mais sa vie était bien moins solitaire : chaque jour, des dizaines de personnes qui avaient entendu parler de son exploit venaient lui rendre visite, le gâtaient.
Un jour, à l’aube, Oscar entendit des trompettes : il se leva d’un bond ! Il entendit frapper à sa porte ; il dévala les escaliers, accourut pour ouvrir et se trouva nez-à-nez avec le roi !
Celui-ci lui déclara : « J’ai entendu parler de ton aventure avec le dragon ; je voudrais te proposer d’être le chef de mes chevaliers.
Oscar répondit sans hésiter : - J’accepte avec plaisir, à condition de pouvoir continuer à vivre ici, près de mes parents et de mes amis les singes, quand je ne combattrai pas pour vous. »
Le roi accepta. A partir de ce jour, Oscar partagea sa vie entre la tranquillité de la forêt et les aventures lointaines au service du roi. Il devint un véritable héros et fit rêver tous les enfants par ses exploits. Aujourd’hui encore, on peut admirer la pierre qu’il a retirée du corps du dragon : certains jours, elle semble prendre vie, comme si elle était encore un cœur battant…
Le conte des 6e6 : La légende du dragon des mers
La légende du dragon des mers
Il était une fois, dans une forêt lointaine, une maison en brique rouge. Elle était occupée par un jeune homme seul et triste, sans famille. Ses parents avaient été enlevés par le dragon des mers, alors qu’il n’était qu’un enfant, et il n’en avait plus entendu parler. Il n’avait que son chien Cane Corso. C'était un très bon forgeron : il travaillait toute la journée, notamment pour un vieil homme aussi seul que lui, qu’on appelait Mamadou. Celui-ci était très sage mais une grave maladie l'empêchait de sortir de chez lui. Edward allait le voir de temps en temps, et l'aidait comme il le pouvait.
Un jour, alors qu’il était en train de se rendre chez Mamadou, la pluie se mit à tomber. Il vit une masure abandonnée et alla s’y réfugier. Soudain, un vieux nain grincheux apparut devant lui.
« Comment as-tu fait pour apparaître ainsi ? s’exclama Edward.
- Je peux me téléporter car dans le monde où je vis, on peut tous le faire. Edward…
- Attends, comment connais-tu mon prénom ?
- Je t’observe depuis quelque temps. J’ai entendu dire que tu étais très courageux. J’ai une mission pour toi : pourrais-tu aller déterrer, dans la grotte du dragon des mers, Aquafeu, une pierre qui rend éternellement jeune ? »
Edward hésita de peur d’y perdre la vie. Il était terrifié à l’idée d’affronter ce dragon qui avait enlevé ses parents. De plus, on disait qu’il avait déjà tué plusieurs personnes. Voyant ses hésitations, le nain lui promit une belle récompense et Edward dit oui. Le vieillard lui donna une carte et il disparut, comme par enchantement.
Edward longea la route qui menait au pont suspendu au-dessus des mers. Au bout de deux jours, il se trouva face à une rivière tumultueuse. Alors qu’il tentait de trouver un moyen de traverser, il tomba sur une magnifique jeune femme qui ne semblait pas pauvre, à ce que laissaient croire ses beaux vêtements.
« Cherches-tu à traverser la rivière ? demanda la jeune femme à Edward.
- Oui, mais je ne sais pas comment faire, rétorqua le jeune homme.
- Je peux t’aider, si tu veux, lui affirma la jeune femme. Mais pourquoi veux-tu traverser ?
- Avez-vous entendu parler d’un dragon qui s’appelle Aquafeu ?
- Tu veux aller récupérer la pierre du dragon ?
- Oui, quelqu'un me l'a demandé. »
Au moment où elle allait poursuivre, une grosse vague les éclaboussa. Edward vit des écailles dorées apparaître sur la jambe de la jeune fille. Elle lui révéla la vérité : c’était une sirène qui s’appelait Corail. Elle l'amena en amont où une partie de la montagne était tombée. Ils sautèrent donc de rocher en rocher pour traverser. Une fois qu'ils furent parvenus sur l'autre rive, Corail reprit :
« Je connais bien Aquafeu. Il vit près de la plage au sable clair et doux. Il est doté d’une force légendaire et il est capable de cracher du feu qui peut transpercer de la roche. Je te donne cette corne ainsi que cette épée magique. Sers-t’en pour asséner le coup de grâce au dragon. C'est ainsi qu'il sera vaincu.
- Merci, Corail, et au revoir ! conclut Edward.
- Au revoir. Si tu as un problème, souffle dans la corne de brume et je viendrai. »
En route, des voleurs voulurent attaquer Edward mais dès qu'il dégainait son épée, ceux-ci couraient en criant : « L'épée légendaire ! » La première fois, le jeune homme fut surpris, mais peu à peu, il prit confiance et poursuivit son chemin sans crainte.
Il arriva finalement sur la plage déserte dont lui avait parlé la jeune femme. L’air était glacial et l’eau de la mer aussi. De sa place, il pouvait apercevoir la silhouette d’un grand bateau qui grinçait dans la houle. Il se déchaussa : le sable clair était doux sous ses pieds. Quand Edward rentra dans l’eau, il but la tasse et sentit un léger goût de sel. Il nagea jusqu’au bateau. Plus il approchait et plus il était effrayé : il vit des têtes d’hommes suspendues aux voiles déchirées et partiellement brûlées. Entre elles, des araignées avaient tissé d’épaisses toiles. Malgré son anxiété, il continua à avancer. Il crut voir des visages humains derrière les hublots : leur peau était si fine qu’on voyait leurs veines violettes et leurs yeux semblaient enfoncés dans leurs orbites. N’écoutant que son courage, il monta sur le pont du bateau. Soudain, il vit la tête d’Aquafeu sortir de l’eau en éclaboussant tout le navire. Edward sursauta car le dragon était gigantesque et sa bouche crachait des litres de sang. Le jeune homme aperçut dans la gueule du monstre des restes d’humains. Il les avait mastiqués. Aquafeu monta sur le bateau. Il le fit tanguer. Il commença à frapper et à cracher du feu. Une odeur de fumée se dégagea. Edward se défendit mais il n’était pas assez puissant. Il se souvint alors des conseils que lui avait donnés Corail. Il souffla dans la corne de brume pour l’appeler. La sirène apparut soudain, sortant de l’eau glacée. Elle sauta de l’eau et sa nageoire disparut.
« Coupe la queue du dragon, s’exclama-t-elle. S’il la perd, il n’aura plus aucun pouvoir !
- Mais comment puis-je faire pour la couper ?
- Sers-toi de l’épée magique !
Et la jeune sirène s’en alla entre les vagues.
- Mais, euh ? », bégaya désespérément Edward.
Il prit cependant l’épée magique et, dès qu’elle fut dans ses mains, le courage lui revint. Il sauta sur le dragon. Aquafeu était en colère. Il brûla tout autour de lui ; il faisait tellement bouger le bateau que la mer était déchaînée. D'un coup de palme, il tenta d'éjecter le jeune homme. Edward réussit à s’accrocher à une des pattes du dragon et lui donna le coup de grâce : il coupa sa queue. Le monstre se transforma en rat et Edward trancha le rongeur en deux.
Une fois que le dragon fut vaincu, Edward fit une longue fouille sous-marine. Il trouva enfin la grotte où Aquafeu avait enterré la pierre. Il n’eut pas de mal à la retrouver car elle brillait tellement que son éclat transperçait le sable dans lequel elle était enterrée. Il la récupéra. En partant, il entendit des voix venant du fond de la grotte. Il alla voir ce qu’il y avait. Il vit deux personnes autour d’un feu. Ils levèrent la tête. C’était ses parents ! Il leur fit un léger sourire de peur qu’ils ne le reconnaissent pas, mais il se trompait. Ses parents lui coururent dans les bras et ils s’embrassèrent en pleurant de joie.
Ils rentrèrent tous les trois dans la forêt où se trouvait la petite maison en brique rouge. Au menu du soir de leurs retrouvailles, ils mangèrent des kebabs à la viande de dragon ! Au beau milieu du festin, le nain sonna à la porte :
« Bonjour Ed, alors, as-tu ma pierre ?
- Oui, oui, tiens, la voilà.
- En échange, répliqua le nain très heureux, je t’offre ce rubis magique. Il peut réaliser trois vœux. »
Sur ces mots, ce dernier disparut comme par magie. Dès le lendemain, Edward forgea un anneau en argent et y sertit le rubis. Une fois son travail achevé, il souffla dans la corne de brume et la sirène apparut. Il s'agenouilla devant elle en lui tendant la bague et la demanda en mariage. Elle répondit : « Oui !
Il ajouta alors : - En guise de cadeau, je t'offre de faire toi-même les trois vœux que ce rubis peut exaucer. »
Celle-ci réfléchit quelques instants et déclara : « Rubis magique, mon premier vœu est que nous ayons de la joie, Edward et moi, chaque jour de notre vie. Mon deuxième vœu est de ne pouvoir me transformer en sirène que lorsque je le désirerai. »
Elle s'arrêta un instant et se tourna vers son fiancé : « Quant à mon dernier vœu, je te le laisse à mon tour, comme cadeau de fiançailles.
Edward sourit, ému, et déclara : - Rubis magique, je désire que Mamadou retrouve la santé et puisse faire profiter tout le monde de sa grande sagesse. »
Ces trois vœux se réalisèrent. Les parents d'Edward se réinstallèrent au village et se mirent à rendre fréquemment visite à leur fils et à leur belle-fille. A la mort de leur roi, les habitants choisirent Mamadou comme leur nouveau souverain. Ce dernier demanda à Edward de devenir le forgeron du palais et son général en chef. Corail devint sa première conseillère, notamment sur les questions maritimes. Mais ils n'eurent finalement pas l'occasion de partir en guerre car l'épée légendaire les protégeait et les protège sans doute encore...