Le conte des 6e6 : La légende du dragon des mers
La légende du dragon des mers
Il était une fois, dans une forêt lointaine, une maison en brique rouge. Elle était occupée par un jeune homme seul et triste, sans famille. Ses parents avaient été enlevés par le dragon des mers, alors qu’il n’était qu’un enfant, et il n’en avait plus entendu parler. Il n’avait que son chien Cane Corso. C'était un très bon forgeron : il travaillait toute la journée, notamment pour un vieil homme aussi seul que lui, qu’on appelait Mamadou. Celui-ci était très sage mais une grave maladie l'empêchait de sortir de chez lui. Edward allait le voir de temps en temps, et l'aidait comme il le pouvait.
Un jour, alors qu’il était en train de se rendre chez Mamadou, la pluie se mit à tomber. Il vit une masure abandonnée et alla s’y réfugier. Soudain, un vieux nain grincheux apparut devant lui.
« Comment as-tu fait pour apparaître ainsi ? s’exclama Edward.
- Je peux me téléporter car dans le monde où je vis, on peut tous le faire. Edward…
- Attends, comment connais-tu mon prénom ?
- Je t’observe depuis quelque temps. J’ai entendu dire que tu étais très courageux. J’ai une mission pour toi : pourrais-tu aller déterrer, dans la grotte du dragon des mers, Aquafeu, une pierre qui rend éternellement jeune ? »
Edward hésita de peur d’y perdre la vie. Il était terrifié à l’idée d’affronter ce dragon qui avait enlevé ses parents. De plus, on disait qu’il avait déjà tué plusieurs personnes. Voyant ses hésitations, le nain lui promit une belle récompense et Edward dit oui. Le vieillard lui donna une carte et il disparut, comme par enchantement.
Edward longea la route qui menait au pont suspendu au-dessus des mers. Au bout de deux jours, il se trouva face à une rivière tumultueuse. Alors qu’il tentait de trouver un moyen de traverser, il tomba sur une magnifique jeune femme qui ne semblait pas pauvre, à ce que laissaient croire ses beaux vêtements.
« Cherches-tu à traverser la rivière ? demanda la jeune femme à Edward.
- Oui, mais je ne sais pas comment faire, rétorqua le jeune homme.
- Je peux t’aider, si tu veux, lui affirma la jeune femme. Mais pourquoi veux-tu traverser ?
- Avez-vous entendu parler d’un dragon qui s’appelle Aquafeu ?
- Tu veux aller récupérer la pierre du dragon ?
- Oui, quelqu'un me l'a demandé. »
Au moment où elle allait poursuivre, une grosse vague les éclaboussa. Edward vit des écailles dorées apparaître sur la jambe de la jeune fille. Elle lui révéla la vérité : c’était une sirène qui s’appelait Corail. Elle l'amena en amont où une partie de la montagne était tombée. Ils sautèrent donc de rocher en rocher pour traverser. Une fois qu'ils furent parvenus sur l'autre rive, Corail reprit :
« Je connais bien Aquafeu. Il vit près de la plage au sable clair et doux. Il est doté d’une force légendaire et il est capable de cracher du feu qui peut transpercer de la roche. Je te donne cette corne ainsi que cette épée magique. Sers-t’en pour asséner le coup de grâce au dragon. C'est ainsi qu'il sera vaincu.
- Merci, Corail, et au revoir ! conclut Edward.
- Au revoir. Si tu as un problème, souffle dans la corne de brume et je viendrai. »
En route, des voleurs voulurent attaquer Edward mais dès qu'il dégainait son épée, ceux-ci couraient en criant : « L'épée légendaire ! » La première fois, le jeune homme fut surpris, mais peu à peu, il prit confiance et poursuivit son chemin sans crainte.
Il arriva finalement sur la plage déserte dont lui avait parlé la jeune femme. L’air était glacial et l’eau de la mer aussi. De sa place, il pouvait apercevoir la silhouette d’un grand bateau qui grinçait dans la houle. Il se déchaussa : le sable clair était doux sous ses pieds. Quand Edward rentra dans l’eau, il but la tasse et sentit un léger goût de sel. Il nagea jusqu’au bateau. Plus il approchait et plus il était effrayé : il vit des têtes d’hommes suspendues aux voiles déchirées et partiellement brûlées. Entre elles, des araignées avaient tissé d’épaisses toiles. Malgré son anxiété, il continua à avancer. Il crut voir des visages humains derrière les hublots : leur peau était si fine qu’on voyait leurs veines violettes et leurs yeux semblaient enfoncés dans leurs orbites. N’écoutant que son courage, il monta sur le pont du bateau. Soudain, il vit la tête d’Aquafeu sortir de l’eau en éclaboussant tout le navire. Edward sursauta car le dragon était gigantesque et sa bouche crachait des litres de sang. Le jeune homme aperçut dans la gueule du monstre des restes d’humains. Il les avait mastiqués. Aquafeu monta sur le bateau. Il le fit tanguer. Il commença à frapper et à cracher du feu. Une odeur de fumée se dégagea. Edward se défendit mais il n’était pas assez puissant. Il se souvint alors des conseils que lui avait donnés Corail. Il souffla dans la corne de brume pour l’appeler. La sirène apparut soudain, sortant de l’eau glacée. Elle sauta de l’eau et sa nageoire disparut.
« Coupe la queue du dragon, s’exclama-t-elle. S’il la perd, il n’aura plus aucun pouvoir !
- Mais comment puis-je faire pour la couper ?
- Sers-toi de l’épée magique !
Et la jeune sirène s’en alla entre les vagues.
- Mais, euh ? », bégaya désespérément Edward.
Il prit cependant l’épée magique et, dès qu’elle fut dans ses mains, le courage lui revint. Il sauta sur le dragon. Aquafeu était en colère. Il brûla tout autour de lui ; il faisait tellement bouger le bateau que la mer était déchaînée. D'un coup de palme, il tenta d'éjecter le jeune homme. Edward réussit à s’accrocher à une des pattes du dragon et lui donna le coup de grâce : il coupa sa queue. Le monstre se transforma en rat et Edward trancha le rongeur en deux.
Une fois que le dragon fut vaincu, Edward fit une longue fouille sous-marine. Il trouva enfin la grotte où Aquafeu avait enterré la pierre. Il n’eut pas de mal à la retrouver car elle brillait tellement que son éclat transperçait le sable dans lequel elle était enterrée. Il la récupéra. En partant, il entendit des voix venant du fond de la grotte. Il alla voir ce qu’il y avait. Il vit deux personnes autour d’un feu. Ils levèrent la tête. C’était ses parents ! Il leur fit un léger sourire de peur qu’ils ne le reconnaissent pas, mais il se trompait. Ses parents lui coururent dans les bras et ils s’embrassèrent en pleurant de joie.
Ils rentrèrent tous les trois dans la forêt où se trouvait la petite maison en brique rouge. Au menu du soir de leurs retrouvailles, ils mangèrent des kebabs à la viande de dragon ! Au beau milieu du festin, le nain sonna à la porte :
« Bonjour Ed, alors, as-tu ma pierre ?
- Oui, oui, tiens, la voilà.
- En échange, répliqua le nain très heureux, je t’offre ce rubis magique. Il peut réaliser trois vœux. »
Sur ces mots, ce dernier disparut comme par magie. Dès le lendemain, Edward forgea un anneau en argent et y sertit le rubis. Une fois son travail achevé, il souffla dans la corne de brume et la sirène apparut. Il s'agenouilla devant elle en lui tendant la bague et la demanda en mariage. Elle répondit : « Oui !
Il ajouta alors : - En guise de cadeau, je t'offre de faire toi-même les trois vœux que ce rubis peut exaucer. »
Celle-ci réfléchit quelques instants et déclara : « Rubis magique, mon premier vœu est que nous ayons de la joie, Edward et moi, chaque jour de notre vie. Mon deuxième vœu est de ne pouvoir me transformer en sirène que lorsque je le désirerai. »
Elle s'arrêta un instant et se tourna vers son fiancé : « Quant à mon dernier vœu, je te le laisse à mon tour, comme cadeau de fiançailles.
Edward sourit, ému, et déclara : - Rubis magique, je désire que Mamadou retrouve la santé et puisse faire profiter tout le monde de sa grande sagesse. »
Ces trois vœux se réalisèrent. Les parents d'Edward se réinstallèrent au village et se mirent à rendre fréquemment visite à leur fils et à leur belle-fille. A la mort de leur roi, les habitants choisirent Mamadou comme leur nouveau souverain. Ce dernier demanda à Edward de devenir le forgeron du palais et son général en chef. Corail devint sa première conseillère, notamment sur les questions maritimes. Mais ils n'eurent finalement pas l'occasion de partir en guerre car l'épée légendaire les protégeait et les protège sans doute encore...
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